Mal de dos : un traitement à l'essai pour les lombalgies chroniques

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Une infiltration de corticoïdes directement dans le disque intervertébral, voici ce que proposent des chercheurs français pour soulager les patients qui souffrent de lombalgie chronique en raison d’une inflammation au niveau des disques entre les vertèbres. En un mois, la douleur est divisée par deux.

La lombalgie chronique est la première cause de handicap dans la population française et mondiale de plus de 40 ans. Selon l’Inserm, on recense environ 5 millions de patients lombalgiques en France, dont 20% environ souffrent d’une discopathie active. Une maladie spécifique qui touche le disque intervertébral, entre chaque vertèbre de la colonne vertébrale.

Comme pour une lombalgie classique, les traitements actuellement recommandés sont essentiellement physiques en se focalisant sur l’amélioration de la fonction et le retour au travail. Il est en effet conseillé de limiter le plus possible le temps de repos et d’inactivité, qui risquent à long terme de faire persister les douleurs.

Pour soigner le mal de dos, le médecin traitant peut prescrire en plus des recommandations pratiques concernant le mode de vie des antalgiques, des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des myorelaxants (décontractants musculaires). Très rarement, en cas de douleur intense persistante, il peut également prescrire des infiltrations de corticoïdes, une pratique consistant à injecter des anti-inflammatoires puissants directement dans l’articulation.

Une étude menée par des médecins de l’AP-HP et de l’Inserm publiée dans la revue Annals of Internal Medicine montre que cette technique serait particulièrement efficace contre la douleur chez les personnes qui souffrent de discopathie active. Leur essai thérapeutique mené sur 135 patients a consisté en une infiltration de corticoïdes directement dans le disque intervertébral lombaire, ce qui a permis de diviser la douleur par deux en un mois.

Perfectionner le traitement actuel

Ce travail est le fruit d’une recherche d’une vingtaine d’années associant l’AP-HP, l’Inserm et l’Université Paris-Descartes. Les équipes ont d’abord montré dans les années 90 que les cellules du disque intervertébral étaient capables chez l’animal de produire des médiateurs de l’inflammation. Dans un deuxième temps, elles ont décrit le concept de discopathie active, soit les caractéristiques cliniques des patients lombalgiques chroniques en raison d’une inflammation discale.

Une avancée majeure puisque cette méthode peut révolutionner la prise en charge de la discopathie active alors que les patients ne bénéficiaient d’aucun traitement réellement efficace. Pour le Pr François Rannou,  du service de rééducation-réadaptation de l’appareil locomoteur et des pathologies du rachis à l’hôpital Cochin AP-HP, « le prochain challenge réside dans un nouvel essai visant à obtenir un effet symptomatique à long terme et peut être structural sur la discopathie, c’est l’objet d’un essai européen H2020 qui débute ».

Le traitement actuel offre un soulagement jusqu’à six mois, les chercheurs souhaitent donc trouver un moyen de prolonger ses bienfaits en testant notamment de nouveaux médicaments.

SOURCE : Santé Magazine

  • Publié par

    Claudia Lefebvre

  • Publié le

    6 septembre 2017

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